Comité Ingrid Betancourt 41
Quand pleure la terre


Un Dromadaire sur l'épaule
Mélanie Croubalian, Cyril Dépraz

  • Du lundi 7 au vendredi 10 octobre 2008 de 14h00 à 15h00
  • le dimanche à 2h00, de l'émission du vendredi précédent

Quand pleure la terre

Anouk Henry nous emmène en Colombie, celle d'en bas, celle des gens de la terre.
La Colombie, ce n’est pas seulement Ingrid Betancourt. C’est aussi 4 millions de personnes déplacées par la violence armée.
Anouk Henry nous emmène dans la Colombie des gens humbles. Celle des paysans, des indigènes et des descendants d’esclaves.


Scène de rue à San Josecito.
[anouk henry]

L’autre Colombie, qui palpite entre les bananiers, au cœur de la jungle, là où la vision qu’on a du pays est celle des persécutions subies quotidiennement.
Lorsqu’on quitte les sentiers battus et les quartiers chics de Bogota, les gens parlent de la terre. De leur terre, où ils produisent de quoi survivre, mais aussi où ils puisent leur dignité. Rencontre avec la Colombie d’en bas.

lundi 06 octobre 2008
Quand pleure la terre 1/5
Vivre entre deux feux
On entre en Colombie par l’Urabá, à l’extrême nord-ouest, près du Panama. On appelle cette région « le meilleur coin des Amériques » parce que la terre y est si riche. Les acteurs armés se livrent une interminable guerre à laquelle la population civile est contrainte de prendre part.
Nichée au bout de la cordillère des Andes, la Communauté de paix de San José de Apartadó a choisi de ne pas s’impliquer dans le conflit. Mais cette neutralité a coûté aux paysans de San José: 180 assassinats en douze ans.


Yuri, 6 ans, notre guide de la Communauté de paix de San José de Apartado. [anouk henry]

Au village, Lulu tente de se reconstruire en soignant les autres. Jeune veuve d’un milicien de la guérilla, elle a passé sa vie à fuir les paramilitaires. Jusqu’à ce matin où une balle a fauché son fils de quatre ans.

Invité
José Antonio Lopez Bula
, avocat, il fut maire de Apartado entre 1990 et 1992, puis député au parlement colombien. Emprisonné durant 5 ans, il est en Suisse depuis 1999.

mardi 07 octobre 2008
Quand pleure la terre 2/5
Un peu de rêve dans la réalité
Rien n’est plus loin de Bogota que San Josecito. Pas même Genève. Teresita Acosta sait bien que la vie peut être douce dans les deux grandes villes, mais qu’à San Josecito, on côtoie la mort en permanence.
Teresita a passé la plus grande partie de sa vie dans la capitale colombienne et vit aujourd’hui en Suisse.
Cette ludothécaire s’apprête à quitter San Josecito où elle a construit une bibliothèque: pour permettre aux enfants de rêver, comme le font ceux qui grandissent dans un environnement protégé. Pour leur faire oublier un peu la guerre et la boue.


Teresita Acosta veut faire rêver les enfants grâce à la lecture.
[anouk henry]

Teresita se sent privilégiée. Elle raconte sa vie à Bogota, son exil à Genève et son grand-père suisse, venu faire fortune en Colombie au début du siècle.

Invité
Jean Jacques Kourliandsky,
chargé de recherche à l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) sur l'Amérique latine et l'Espagne.
Auteur notamment de Ingrid Betancourt: Par-delà les apparences, Editions Toutes latitudes, 2008

Mercredi 08 octobre 2008
Quand pleure la terre 3/5
La vérité à quel prix?
Hollman Morris donne chaque semaine la parole à des Colombiens d'ordinaire absents des médias.
Le journaliste anime une émission diffusée sur la chaîne de télévision nationale, Contravía, à contresens. Il y raconte le pays à travers les victimes, les disparus, les déplacés ou les cultivateurs de coca.
Sa profession, Hollman Morris l’a choisie pour se rapprocher de ses concitoyens et pour tenter de comprendre ce qui se passe dans son pays. Mais ses dénonciations ne plaisent pas à tout le monde et il reçoit en permanence des menaces de mort.


Les archives de l'émission Contravía sont stockées dans le bureau d'Hollman Morri.
[anouk henry]

Normalement, il les accepte comme faisant partie des risques du métier. Mais le dernier avertissement, reçu par email, est trop lourd à supporter pour sa famille. Il a décidé de quitter le pays pour ne plus risquer sa vie.

Invité
Juan José Lozano,
réalisateur colombien installé à Genève depuis 1998. Auteur notamment de Témoin indésirable (2008) consacré au journaliste Hollman Morris. http://www.cineman.ch/fr/movie/2008/TemoinIndesirable/pictures_trailer.html

jeudi 09 octobre 2008
Quand pleure la terre 4/5
Du sang pour des palmiers
Sur les riches terres du département du Chocó vivent les descendants des esclaves, dont certains s’étaient échappés du port mythique de Carthagène.
En 1997, plusieurs centaines de personnes peuplaient les rives du fleuve Curvaradó. L’opération Genesis, menée par l’armée et les paramilitaires, les a forcées à se déplacer.
Une décennie plus tard, certaines ont voulu retourner sur leurs terres. Mais le village et les plantations de bananes et de maïs ont cédé la place à des milliers d’hectares de monoculture de « palme africaine », dont l’huile est parfois utilisée comme carburant.


Au bout de sa machette, Carmen Elena Mestra découvre les restes d'une tombe.
[anouk henry]

Sur les traces du patriarche Jorge Elía Lopez et de Carmen Elena Mestra, nous découvrons que tout a été détruit par les cultivateurs de palme et que le cimetière lui-même a été rasé par leurs machines.

vendresdi 10 octobre 2008
Quand pleure la terre 5/5
De la Sierra Nevada à la capitale
Pour beaucoup de Colombiens, Bogota est une île où les préoccupations sont très différentes du reste du pays. C’est encore plus flagrant à l’intérieur des murs de l’Université nationale.
TPourtant, l’espace de quelques jours, l’Alma mater accueille des représentants de communautés paysannes de tous les départements. Ils viennent assister à l’audience d’un tribunal civil qui juge les crimes dont sont accusées les entreprises internationales contre le pays.


Manifestation sur la place Che Guevara de l'Université à l'occasion du Tribunal permanent des peuples..
[anouk henry]

Adolfo est un indigène de la communauté Kankuamo. Déplacé, il vit à Bogota et est venu assister à l’audience finale. Mais l’annonce du verdict ne se passe pas comme prévu: des individus masqués pénètrent de force dans la salle….

Courriel : ingrid41@free.fr

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6 85 99 15 00