Comité Ingrid Betancourt 41
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31/08/2008

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La foi est un secours pour les otages colombiens
En Colombie, de nombreux otages et leurs familles trouvent dans la foi une aide précieuse pour garder espoir, à l’exemple d’Ingrid Betancourt, qui sera reçue lundi 1er septembre par le pape

L'un des premiers gestes d'Ingrid Betancourt, à son arrivée à Bogota, le 2 juillet dernier, a été de s'agenouiller, et de prier, en compagnie de sa mère (à gauche), et de quelques-uns des 14 autres otages libérés avec elle
(photo Fernando Vergara/AP
)


AFP
FI27/07/08

Libération va publier les photos des 26 otages politiques des Farc PARIS (AFP) — Le quotidien Libération publiera chaque jour, à compter de lundi, un article et une photo présentant un des 26 otages "politiques" restant aux mains de la guérilla colombienne des Farc, a annoncé dimanche un ancien comité de soutien à Ingrid Betancourt.
Le Comité, qui s'est rebaptisé "Collectif Agir avec Ingrid" après la libération de la franco-colombienne le 2 juillet, a proposé à Libération de réaliser une série de portraits de ces otages, afin que "la mobilisation ne faiblisse pas", selon un communiqué. ( Liste ) ( Album )
Samedi 23 août 2008 marseilleavecingrid DISCOURS SURREALISTE DES FARCS QUI PARLENT DE 'VOL' D'OTAGES APRES LA LIBERATION D'INGRID ET DE SES 14 COMPAGNONS ...

30 Août 2008
Luis Arturo Arcia, 10 ans, 5 mois et 27 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
En mars, pour la première fois, un message a été adressé au sergent sur les ondes. Depuis sa capture, Arcia écoutait fiévreusement les émissions de radio sur un petit poste à piles, dans l’espoir d’entendre quelques mots de réconfort d’un proche. Mais sa mère biologique, qui l’a confié à une famille à l’âge de 8 ans pour lui éviter une vie misérable dans les rues, est frappée de troubles mentaux ; sa mère adoptive est sourde et malade ; et ses frères et sœurs, plus âgés, semblent l’avoir oublié. «Ce serait tellement bien de recevoir un message», répétait-il à sa voisine et amie de captivité, Consuelo Gonzalez. Relâchée en février, celle-ci se charge de lui envoyer quelques mots chaque semaine. Le petit sous-officier à la voix forte, auteur d’une tentative d’évasion ratée - il était retombé sur le campement après trois jours de cavale - a appris la mort de trois de ses frères adoptifs. Il sait aussi que ses anciens compagnons libérés le considèrent comme un «petit frère» qu’ils ne «peuvent pas oublier».
29 Août 2008
Carlos José Duarte, 9 ans, 1 mois et 19 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
La famille de ce sous-officier captif fuit les journalistes. Lassés par des années d’annonces de négociations sans lendemain, son épouse et ses deux enfants évitent d’écouter les informations. La libération de 21 otages depuis janvier, qui a occupé les directs des télévisions colombiennes, ne les concernait pas ; et les rares preuves de vie données par les ravisseurs des Farc ne leur ont pas été destinées depuis plus de cinq ans. Seuls les témoignages de libérés et les lettres d’autres otages ont permis à son épouse, institutrice, d’en apprendre un peu sur les premières années de captivité. Comme le jour de leur première rencontre, lors du bal d’un village de garnison, Carlos José aurait continué à chanter et à danser. D’après ses ex-compagnons, il entonnait dans les campements de barbelés les airs des vastes plaines de l’est colombien où il a grandi et a même tenté d’enseigner aux autres prisonniers quelques pas d’une danse typique. Mais aujourd’hui, après neuf ans de faux espoirs, sa femme craint que son moral finisse par craquer.
28 Août 2008
José Libardo Forero, 9 ans, 1 mois et 18 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Le mois dernier, Norma Trujillo est revenue pour la première fois dans la petite ville colombienne de Puerto Rico. Effondrée, elle a revu les rues où son mari, le sergent Forero, a subi en 1999 plusieurs assauts de la guérilla avant d’être capturé. «J’en suis tombée malade, raconte-t-elle, ça me rappelait trop de souvenirs.» La dernière fois qu’elle s’était rendue dans cette bourgade, c’était trois jours avant l’attaque. Il lui avait fallu endurer une journée de route sur des chemins cahoteux, pour fêter avec son époux les 8 ans de leur fils. La situation était déjà tendue, lui avait expliqué le sous-officier : les policiers ne s’éloignaient jamais seuls du commissariat, situé à l’entrée du village, et les rumeurs d’une attaque des Farc revenaient avec insistance dans les conversations. Sur le chemin du retour, Norma, la peur au ventre, avait même été contrôlée par les guérilleros à un barrage. Depuis, elle n’a plus fêté d’anniversaire avec son mari. Elle doit se contenter de donner des nouvelles en envoyant des messages à des émissions de radio. Leur aîné a maintenant passé le bac, et sa petite sœur lui demande à quoi ressemblait leur père.
27 Août 2008
Sanmiguel Salin, 3 mois et 4 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Le guérillero qui a appelé l’épouse de Sanmiguel, deux semaines après la capture, ne décolérait pas : «Pourquoi est-ce que ces fils de p… de militaires ne reconnaissent pas que c’est nous qui l’avons ?» Le caporal avait été pris par les Farc lors d’un assaut meurtrier contre sa patrouille, dans un des rares coups durs portés par la guérilla ces derniers mois. Des paysans ont ensuite confirmé qu’ils avaient vu les rebelles partir avec le sous-officier «pieds nus, ensanglanté et mains liées». Mais les autorités, qui accumulent les victoires contre la guérilla, rechignent à reconnaître sa capture. La semaine dernière, les guérilleros ont confirmé que son sort, comme celui de 29 otages dit «échangeables», dépendait de l’ouverture de négociations. Sa mère, son épouse restée avec un bébé de 5 mois et une sœur cadette qui avait l’habitude de l’appeler pour faire ses devoirs ont découvert la sinistre routine des familles d’otages.
26 Août 2008
Oscar Tulio Lizcano, 8 ans et 21 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Le tribun et ex-parlementaire de 62 ans «est en train de perdre la parole», s’inquiète son épouse. Sur le dernier message transmis par la guérilla, le verbe du plus vieil otage politique des Farc avait perdu de sa fluidité. Contrairement à la plupart de ses compagnons d’infortune, retenus en groupe dans le sud du pays, Lizcano aurait toujours été détenu seul dans les « centaines de campements» où ses gardiens l’ont fait passer. « Sa seule compagnie, c’est la radio et quelques livres. Il n’a personne avec qui discuter», raconte sa femme. C’était pour prononcer un énième discours, pour l’inauguration d’un terrain de foot, que Lizcano s’était aventuré dans un hameau de son département, le Caldas, un matin d’août 2000. Les Farc l’attendaient : il fut leur premier parlementaire séquestré et réduit au silence. Depuis, son fils l’a relayé face aux micros. Et il a repris son siège d’élu, sous la bannière de la coalition gouvernementale, laquelle est opposée aux exigences de la guérilla de négocier un « échange humanitaire » de prisonniers. Dans « les jungles humides», son père, malgré son élocution plus lente, l’appelle à la modération : il ne veut pas revenir sous la forme «d’os froids et jaunissants».
25 Août 2008
Luis Alberto Erazo, 8 ans, 8 mois et 16 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
De lui, sa sœur Cielo conserve une rose, taillée dans un noyau de mangue. C’est le dernier objet que la guérilla lui a permis de transmettre, il y a cinq ans. Depuis, sa famille n’a reçu que des messages enregistrés, où le sergent insiste pour que «la France et les autres pays» interviennent. Ses parents paysans, ses huit frères et sœurs ne trouvent plus la force ni les moyens de lui faire parvenir des nouvelles. Certaines familles d’otages donnent des interviews aux médias colombiens en espérant que leurs proches les entendent sur un transistor, au fond de la jungle. «Mais quel journaliste va venir jusqu’ici ?» demande Cielo. Leur petite ville de Túquerres, perdue dans les montagnes du sud-ouest colombien, est à vingt heures de route de la capitale, Bogotá. Cielo avait pris l’habitude d’aller à Cali, à huit heures de là, pour envoyer des messages. Mais après un attentat attribué aux Farc, le gardien de l’immeuble ne l’a plus laissée entrer.
23 Août 2008
Jorge Humberto Romero 9 ans, 1 mois et 13 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Des cinq enfants, c’était le seul à avoir trouvé un boulot stable. Grâce au salaire qu’il recevait dans une droguerie de Pasto, la froide ville de montagne où il a grandi, Jorge Humberto réussissait à faire vivre ses parents et à aider la fratrie. Mais le petit commerce a fait faillite, et le jeune homme a fini par s’engager dans la police. Devenu flic, il ne revenait plus que de temps en temps, lors des permissions, pour célébrer les fêtes de fin d’année ou les anniversaires. Au début, il racontait des anecdotes de Bogotá, la capitale, où il commençait sa carrière. Ce calme a cessé à la première mutation. L’intendant Romero s’est retrouvé nommé au commissariat de Puerto Rico, au bout d’une route en cul-de-sac, dans la jungle, loin de ses Andes natales. C’est là que la guérilla l’a capturé, le 10 juin 1999, en prenant le village d’assaut. Depuis, les Farc n’ont envoyé que quelques preuves de vie, la dernière il y a plus de quatre ans. «Il avait l’air encore très fort, raconte son cadet, Oscar. Mais c’était il y a si longtemps…» Aujourd’hui, le frère ne sait plus quoi répondre aux voisins qui demandent des nouvelles de Jorge.
22 Août 2008
Juan Fernando Galicia, 1 an, 2 mois et 13 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Quelques mois avant sa capture, son père lui avait dit : «Nous devrions tous mettre un peu d’argent de côté pour pouvoir t’aider, au cas où il t’arrivait une tuile.» Le policier de l’unité antikidnapping l’avait gentiment rabroué : son métier ne lui faisait pas peur. Six mois plus tard, il appelait ses parents depuis un portable des Farc : «Je suis enlevé, ils m’ont pris à un barrage.».
21 Août 2008
Jorge Trujillo, 9 ans, 1 mois et 11 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Quatre ans avant son incorporation, son frère aîné, soldat en permission, avait été abattu par la guérilla alors qu’il prenait un soda sur la place du village. Pourtant, personne n’a tenté de le dissuader de s’engager à son tour. Pas même sa mère : «C’était le moyen d’avoir un travail payé à peu près correctement…»Il choisit la police. Survivant de l’attaque de sa garnison de Puerto Rico par les Farc, en juin 1999, Trujillo allait grossir la liste des prisonniers d’une guérilla alors au faîte de sa puissance. Depuis, sa mère et sa sœur, sans preuves de vie depuis six ans, font le tour des otages libérés pour glaner des informations. Enchaîné, il parlerait inlassablement des deux femmes merveilleuses de sa vie : sa sœur et sa femme. Mais cette dernière «a trouvé un autre amour».
20 Août 2008
Walter José Lozano 1 an, 2 mois et 11 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Si l’on en croit les rumeurs, il a déjà été tué deux ou trois fois en captivité. Depuis l’enlèvement du policier, à un barrage de la guérilla colombienne, sa famille vit ballottée au gré des racontars. Pendant longtemps, sa mère, Inírida Guarnizo, s’est raccrochée au moindre coup de fil. Un jour, c’est un inconnu qui lui demande, au nom de la guérilla, l’équivalent de 4 500 euros de rançon pour libérer son fils. L’appel venait en fait de la prison toute proche, donné par un délinquant alléché par les recherches désespérées de la famille. Plus tard, l’armée découvre les papiers de l’agent dans un campement, après un combat meurtrier avec les Farc. Des officiers parlent de trois guérilleros abattus, d’autres de six cadavres : le policier, enlevé avec deux collègues, a-t-il été tué en même temps que ses ravisseurs ? La famille frappe à toutes les portes de la hiérarchie militaire pour voir les corps, en vain. Il a fallu que les Farc fassent parvenir une vidéo de preuves de vie au président vénézuélien, Hugo Chávez, en mars, pour qu’Inírida voie enfin son fils lui adresser un bref salut à travers l’écran : «Mais depuis, plus personne ne parle de lui.».
19 Août 2008
Alan Jara, 7 ans, 1 mois et 4 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
L’ancien gouverneur, politicien aguerri au verbe facile, est devenu dans les campements «le prof». Profitant de ses connaissances d’anglais et de ses réminiscences de russe, du temps où il étudiait à Kiev, le fils de bonne famille donne des cours à ses compagnons de captivité, pour la plupart des militaires et policiers. Une des premières phrases qu’il leur apprend : «About the humanitarian there is no news» ; rien de neuf à la radio sur «l’accord humanitaire», l’échange de prisonniers que ni le gouvernement ni les Farc ne sont décidés à conclure. Malgré les circonstances, Jara serait longtemps resté enjoué. Il parie la vaisselle sur les résultats du championnat local, et trouve la force de recommander une liste des livres «bien épais» à son fils, de Camus à Savater, en attendant sa libération. Mais sur les dernières vidéos parvenues à sa famille, le prof montre avec insistance une excroissance sur son cou, où les chaînes lui pèsent.
18 Août 2008
Luis Alfonso Beltrán, 10 ans, 5 mois et 15 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Depuis bientôt six ans, dans sa petite maison perchée sur les collines des quartiers pauvres de Bogotá, à Sierra Morena, la mère de Luis Alfonso Beltrán regarde les mêmes lettres, usées par le temps, que la guérilla lui a fait parvenir. Peu disert, mortifié de faire souffrir ses proches, son fils lui envoyait alors quelques nouvelles, des dessins. Capturé avec un bataillon presque complet, il regrettait encore le rendez-vous manqué avec sa sœur. Elle était rentrée d’Italie, où elle vit en soignant des retraités dans un hospice, la veille de l’attaque des Farc. Sa mère, ancienne institutrice, a davantage appris en interrogeant les anciens compagnons de captivité du sous-officier, libérés ou évadés depuis. Comme tant de ses compagnons, il vit plongé dans la lecture de la Bible et traque le moindre matériau pour confectionner des bracelets, des habits. Quand naît en captivité un petit Emmanuel, fils de l’otage Clara Rojas, il s’ingénie à récupérer des résidus de mousse à matelas et des bouts de plastique pour lui façonner son premier jouet : un petit chat. Plus tard, il aurait tissé des gants pour Ingrid Betancourt. La mère de Luis Alfonso Beltrán attend le retour à Bogotá de la Franco-colombienne : «Pour qu’elle me parle de lui.»
16 Août 2008
Alexis Torres Zapata, 1 an, 2 mois et 7 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Ses cinq frères et sœurs aînés avaient tenté de le faire renoncer aux armes. Mais le jeune homme, bien élevé, choyé toute son enfance par une mère et des sœurs-poules, était «tombé amoureux» de la police. Ce garçon timide avait, sous l’uniforme, «l’impression de rendre service aux gens». «Nous lui répétions que c’était trop dangereux», se rappelle sa sœur Rosalba. Il avait choisi l’un des corps les plus exposés : le Gaula, l’unité anti-kidnappings, et partait pendant des mois dans des garnisons au climat moite. En juin 2007, les Farc l’ont pris avec deux collègues, à un barrage d’une route du sud du pays. Sa famille, depuis, ne rate plus une information sur le sujet. «Nous avions toujours peur que mon frère reçoive une balle pendant une opération de libération, dit Rosalba, mais nous n’imaginions pas qu’il se ferait capturer.»
15 Août 2008
William Donato, 10 ans et 12 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Pour le jour de sa libération, en 2002, la famille de cet officier avait fait imprimer une vingtaine de tee-shirts à son effigie. La police avait fait venir les proches à Bogotá pour leur confirmer la bonne nouvelle. «Ils étaient prêts à sortir de la jungle, nous ont-ils dit», a raconté le père du capitaine. Mais les Farc ont détourné un avion de ligne pour enlever un sénateur, le pouvoir a rompu les négociations tortueuses qui se tenaient depuis trois ans, et tout espoir est retombé. Depuis, le grand William Donato, de loin le plus costaud de son groupe d’otages, se sent comme un «chiffon». «Ils nous ont transformés en une guenille que les différents acteurs essaient de tirer à eux», explique-t-il dans sa dernière lettre, au début de l’année. D’un côté du haillon, la guérilla exige le retrait des troupes d’une zone de 780 km2 pour y négocier un échange de prisonniers ; de l’autre, le gouvernement recherche depuis six ans une sortie militaire, comme l’opération d’infiltration qui a permis, le mois dernier, la libération de 15 otages. Isolé dans une autre région, Donato, qui se sent «plus mort que les morts», n’en était pas. Il tromperait aujourd’hui le désespoir en jouant aux échecs avec un d’autres officiers. Ses parents espèrent toujours pouvoir ressortir les tee-shirts.
14 Août 2008
Cesar Augusto Lasso, 9 ans, 9 mois et 13 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Au milieu de l’attaque, le sergent a levé la tête, malgré l’obscurité, pour tenter de découvrir d’où venaient les tirs qu’il essuyait. Cela faisait plusieurs heures que la guérilla pilonnait le commissariat et les bâtiments alentours, ce 1er novembre 1998. Au petit matin, Lasso et une cinquantaine de ses compagnons furent capturés.
Bon vivant, ce natif de Cali, dans l’ouest de la Colombie, s’était fait remarquer dans la petite ville amazonienne comme un camarade de jeux à la bonne humeur inébranlable.
Une habitante, Ninfa, avait été séduite par le «Gordo», le «bon gros» dont elle allait apprendre qu’elle était enceinte quelques semaines après l’attaque.
La captivité n’aurait pas entamé Lasso. Barbe et cheveux longs, il remonte le moral de ses compagnons de captivité, «ne refuse jamais rien à personne», selon un policier évadé depuis. Ses proches espèrent seulement que l’armée n’ira pas tenter une sortie militaire sanglante
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13 Août 2008

Wilson Rojas, 9 ans, 1 mois et 1 jour de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
De la jungle, le caporal veut que ses proches «dansent et s’amusent à Noël». C’est du moins ce qu’il demandait, il y a cinq ans, dans la dernière lettre parvenue à ses parents. Les fêtes de fin d’année ont toujours été sacrées dans sa famille de 9 frères et sœurs, et le sous-officier n’avait jamais manqué aux réveillons dans la petite maison paysanne, à l’écart du village andin de Saldaña. Engagé par amour de l’uniforme - comme avant lui son père et un frère aîné -, il se débrouillait toujours pour revenir, chargé de victuailles et avec un peu d’argent, pour célébrer avec eux la période la plus festive de l’année en Colombie. Après quatre ans de captivité, il insistait sur la dernière vidéo pour que ses proches « ne souffrent pas pour [lui]» : «C’est moi qui suis captif», rappelle-t-il. Il demande au président Alvaro Uribe de démontrer le «grand cœur» qui lui a servi de slogan de campagne pour enfin négocier et accuse la guérilla le laisser «prendre racine» dans la jungle, mais ne veut pas que sa famille s’inquiète.

12 Août 2008
Alvaro Moreno, 9 ans, 8 mois et 3 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Le lendemain de la prise de la base de Curillo, Mery Moreno, opérée des yeux la veille, avait été tenue éloignée de la télévision par ses filles sous prétexte de convalescence. «J’ai fini par leur échapper vers 10 heures du soir.» C’est là qu’elle a appris l’attaque par les Farc de la garnison de son fils, Alvaro, celui qui l’appelait tous les soirs. C’est chez elle qu’il venait en permission. C’est lui qui demandait de ses nouvelles, et pas l’autre fils, son jumeau, parti sans laisser d’adresse. Depuis ce soir-là elle n’a presque rien su de plus. Sur les vidéos, «il ne me parle presque pas». Le policier salue rapidement la famille, sa mère, sa fille Kelly et son fils Kevin, puis adresse un long charabia au gouvernement colombien.
«C’est l’ordre de la guérilla», suppose la jeune grand-mère. Six otages sont relâchés au début de l’année, d’autres libérés en juillet. «Aucun ne connaissait mon fils.».
11 Août 2008
Luis Alfredo Moreno, 10 ans et 8 jours de captivité.
MICHEL TAILLE (à Bogotá)
María Concepción en sait de moins en moins sur son fils. Depuis plus de quatre ans, la guérilla n’a transmis aucune preuve de vie du sergent. Sur les dernières, «c’est lui qui essayait de nous encourager, raconte-t-elle. Il nous rassurait sur sa santé». Aujourd’hui, cette femme décidée et austère tente d’imaginer comment il va. Quelques anciens otages, qui avaient partagé sa captivité il y a plusieurs années, ont juste pu lui confirmer ce qu’elle savait déjà : que son fils a «des mains exceptionnelles», avec lesquelles il dessine et écrit dès qu’il trouve une feuille de papier.
Sur les quelques lettres filtrées par les Farc, elle avait ainsi pu découvrir la jungle, représentée d’un trait agile par le sous-officier : des palmiers, une végétation foisonnante, coloriée au bord de rivières à lacets… Dans un pays très catholique, ce montagnard représente aussi la Vierge d’un sanctuaire de sa région, Las Lajas. Sa mère ne sait plus à quel saint se vouer pour avoir des nouvelles. Pour assister à la cérémonie des dix ans de captivité de son fils et de trois compagnons, la semaine dernière, elle a supporté les dix-huit heures de bus qui la séparait de la capitale, Bogotá. Aujourd’hui, elle attend un geste de la guérilla, un assouplissement du pouvoir… «Nous, nous avons épuisé nos larmes.».
09 Août 2008
Giovanni Domínguez, 1 an, 6 mois et 20 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Sa fiancée, Yaneth, l’avait convaincu de renoncer aux armes. Le soldat professionnel Domínguez allait démissionner et se marier, pour «ne plus la laisser toute seule». Il ne lui restait plus qu’à bien se protéger lors des dernières missions dans le Caquetá, loin au sud de Bogotá, dans un bastion de la guérilla des Farc. Mais le soir du 20 janvier 2007, un capitaine a appelé la famille. «Personne ne savait ce qu’il était devenu», raconte sa mère, Ana Elvia Castro. Elle a ramassé les économies de son bar et est partie chercher la trace de son fils. Il faudra attendre cinq mois pour que les Farc fassent parvenir une vidéo du soldat de 22 ans, encore fringant au milieu de six collègues captifs depuis plus de huit ans. Yaneth, la fiancée, attend toujours.
08 Août 2008
Pablo Emilio Moncayo, 10 ans, 7 mois et 18 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Un dimanche de juin 2007, Gustavo Moncayo est parti à pied depuis son village des Andes sensibiliser l’opinion au sort de son fils, caporal capturé par les Farc lors de l’assaut d’une base isolée à 4 000 mètres d’altitude. Chemin faisant, la population et les médias se sont intéressés à sa croisade, et c’est accompagné de milliers de manifestants qu’il est parvenu à Bogotà, six semaines plus tard. En cours de route, il avait reçu une première preuve de vie : une vidéo montrant Pablo Emilio, vieilli mais souriant, lisant des poèmes à sa famille et montrant ses dessins - de petits lapins colorés. Depuis, son père, promu «marcheur de la paix», a rencontré le président colombien et le pape Benoît XVI. Le souffle médiatique est retombé, mais le professeur négocie des congés pour parcourir les routes, une photo du caporal imprimée sur le ventre.
07 Août 2008
Robinson Salcedo, 10 ans et 4 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
Il aurait aimé avoir «au moins un procès». En 2002, le sergent de police a profité du passage par son campement de prisonniers d’un des plus hauts chefs des Farc, Jorge Briceño, pour affronter ses geôliers. «Les guérilleros qui se font prendre pour rébellion passent deux ans en prison et on les relâche, a-t-il lancé au commandant, alors l’un des plus puissants de la guérilla. Moi, ça fait des années que je suis là et je ne sais toujours pas quand je pourrai sortir !» Il voulait une condamnation ferme, des baisses de peine pour bonne conduite : «Rendez un jugement !» a-t-il exigé. Lors de la scène - racontée depuis par l’un des rares otages évadés, John Pinchao -, la famille de Salcedo avait déjà vécu quatre Noëls sans joie. Sa mère adoptive, Trinidad Orjuela, avait cessé de célébrer la fête la plus importante des Colombiens, en souvenir du fils qui «allumait toujours les feux d’artifice», celui qui «s’installait toujours à table en premier». Depuis, rien n’a changé. Les fêtes de fin d’année se succèdent sans nouveauté dans la famille tronquée. «Nous n’écoutons même plus les informations», a déclaré la mère aux journalistes. Dans la jungle, Robinson, qui a délaissé la stricte discipline des casernes au point de se faire surnommer «le chevelu», attend toujours une réponse à sa requête.
06 Août 2008
Enrique Murillo, 9 ans, 9 mois et 5 jours de captivité.
MICHEL TAILLE
(à Bogotá)
La veille de sa capture, le capitaine jouait aux sorcières dans une petite ville perdue au milieu de la jungle. Le grand gaillard à «l’esprit d’enfant» avait coordonné les activités de la police pour une journée d’Halloween transplantée dans le bassin amazonien, à Mitú. C’était sa distraction favorite, raconte sa mère : de garnison en garnison, Enrique dégotait des décorations de Noël pour son commissariat, cherchait des animations à chaque fête. A Mitú, bourgade où il était revenu occuper son poste plus tôt que prévu à cause d’une formation d’officiers annulée à Bogotá, il s’était porté volontaire. Tout avait bien fonctionné : un policier déguisé en clown pour les enfants, une citrouille géante tirée sur une carriole. Ce soir-là, dans un coup de fil à sa mère, l’officier ne mentionne pas les rumeurs récurrentes d’attaque des Farc. Mais quelques heures plus tard, des centaines de guérilleros jetaient la cinquantaine d’agents au bas du lit, au son des grenades et de leurs bombes artisanales. Robertina Sánchez, la mère du capitaine, fervent catholique, apprendra l’assaut le lendemain, au retour de la messe de 7 heures du matin. «L’angoisse a commencé à ce moment-là», se souvient-elle. Elle n’a pas cessé, neuf Halloween plus tard.
05 Août 2008
Arbey Delgado, 10 ans et 2 jours de captivité MICHEL TAILLE (à Bogotá)
Jour et nuit, la chaîne lui pèse. Attaché à un arbre pour dormir, entravé le reste du temps, le sergent ne supporte plus le poids des maillons sur son cou. «Je n’arrive presque pas à dormir, écrit-il à sa femme dans sa dernière lettre, parvenue en janvier dernier. Je suis las, fatigué.» Le militaire qui, quelques semaines avant sa capture, chatouillait son troisième bébé de sa moustache et jouait à lui mordiller les joues, que ses parents évoquent, bonhomme, en train de jouer au football, a le moral brisé par la sinistre monotonie de la captivité. Engagé sous l’uniforme pour «gagner de quoi avoir sa maison et une vie digne», selon les déclarations de sa mère, Delgado, qui adolescent aidait son père dans une carrière de sable, n’avait pas de passion particulière pour les armes. Enfant, il avait même abandonné une partie de chasse, effrayé par les cris de gros oiseaux. Lors de ses courriers précédents, il y a sept ans, il avait mêlé des fleurs séchées, choisies dans «l’immense jungle», à un flot de nouvelles écrites sur tout ce qu’il avait pu trouver : serviettes jetables, papier toilette… Cette fois-ci, le courrier à son épouse est empreint de pessimisme. «Ici, tout n’est que tristesse et désespoir.» Il lui reste une volonté : sortir à temps pour célébrer les 15 ans de sa fille - elle en a 12 aujourd’hui - en grande pompe, sans chaînes au cou.
04 Août 2008
Luis Hernando Peña, 9 ans 9 mois et 3 jours de captivité MICHEL TAILLE (à Bogotá)
Au soir de la libération des 15 otages, dont Ingrid Betancourt, le 2 juillet, les parents du sous-officier captif regardaient la télévision, avides de nouvelles de leur fils. Un des libérés a fini par en donner, en direct, au bord des larmes : «Ils ont tué "Peñita" il y a plus de cinq ans. Ils disaient que c’était un danger parce qu’il avait des problèmes psychologiques.» La famille n’avait reçu aucune nouvelle depuis sept ans. Fin 2001, au moment d’envoyer une lettre à sa famille, les Farc lui interdisent d’écrire plus d’une page ; de rage, il déchire tout. Plus tard, il est écarté du groupe. «Ils disent qu’ils l’ont emmené pour lui faire subir un traitement, mais nous ne l’avons pas revu», écrit le colonel Mendieta. Peña aurait été fusillé les chaînes au cou, au bord d’une fosse. Interrogée par la radio colombienne, sa mère voulait encore espérer. «C’est un guérillero qui a raconté tout ça au libéré, lui ne l’a pas vu.».
02 Août 2008
Sigifredo Lopez, 6 ans, 3 mois et 22 jours de captivité MICHEL TAILLE (à Bogotá)
Une énième vexation de ses ravisseurs lui a sans doute sauvé la vie. Comme ses compagnons de détention, Sigifredo Lopez aurait dû mourir criblé de balles, le 18 juin 2007. Mais il avait été mis dans un campement à l’écart peu auparavant, sans doute puni pour avoir enfreint une des multiples règles des Farc. Cela faisait cinq ans que cet élu local du Valle del Cauca (Sud-Ouest de la Colombie) partageait la captivité de 11 collègues de la région de Cali.
Lors de leur enlèvement, ils avaient été abusés par une mise en scène de cinéma : les guérilleros avaient fait irruption dans leur assemblée en se faisant passer pour des militaires, et ordonné l’évacuation pour une alerte à la bombe. Ancien athlète, Lopez n’avait pas opposé plus de résistance que ses voisins. L’avocat a sans doute tenté de convaincre les ravisseurs de négocier : après tout, il avait été maire de Florida, commune dont la guérilla demande la démilitarisation pour y entamer des discussions. Mais ses derniers espoirs se sont probablement éteints le 18 juin 2007, lorsque les guérilleros, croyant à une attaque de l’armée, ont abattu ses onze compagnons. Ils avaient préféré tuer leurs proies plutôt que de prendre le risque de les laisser retrouver la liberté.
01 Août 2008
Luis Mendieta, 9 ans et 9 mois de captivité MICHEL TAILLE (à Bogotá)
A 51 ans, depuis la litière de fortune où il était enchaîné, le plus haut gradé détenu par les Farc a réussi à sortir la Colombie de sa torpeur. Le 19 décembre, quand ses ravisseurs lui ont donné des feuilles pour écrire enfin à ses proches, après des années de silence, le colonel a jeté sur le papier toutes ses souffrances. Lui, dont la bonne humeur semblait inébranlable, qui élevait des perruches en début de captivité, raconte en vrac les crises de paludisme et ses plaies de leishmaniose, les querelles entre prisonniers, les longues marches pour échapper à l’armée, ses douleurs au thorax… Au pire moment, les jambes au bord de la nécrose, Mendieta doit ramper «dans la boue pour aller aux toilettes» ; à peine convalescent, il est enchaîné. Ses lettres, lues par sa fille d’une voix étranglée à la radio, ont sensibilisé l’opinion après des années d’indifférence : jusque-là, l’important était de gagner la guerre contre les Farc, peu importait le sort des otages. «Le pire, ce ne sont pas les chaînes que nous portons au cou, ni les maladies, commente l’officier, […] c’est l’agonie mentale, la colère que produit la perversité des méchants et l’indifférence des bons.» Depuis, deux manifestations contre les enlèvements ont rassemblé des millions de Colombiens.
31 juillet 2008
Libio Martinez, 10 ans, 7 mois et 10 jours de captivité MICHEL TAILLE (à Bogotá)
C’est l’un des deux plus anciens et peut-être le plus méconnu des otages de la guérilla. Le caporal Martinez a été capturé par les Farc après l’attaque de Patascoy, une base de communication militaire perchée sur les hauteurs brumeuses des Andes, non loin de la frontière équatorienne. Ses parents, deux paysans de la région, n’ont rien pu trouver dans les ruines fumantes. Peu loquaces, plus habitués aux travaux des champs qu’aux micros des télévisions, ils supportent l’attente loin des médias, dans une petite ferme du village d’Ospina, sur l’altiplano andin. Le 2 juillet, c’est plusieurs heures après la nouvelle qu’ils ont appris la libération des 15 otages, dont Ingrid Betancourt, sur leur petite télé en noir et blanc. Leur fils ne se trouvait pas parmi les hommes qui descendaient de l’avion, joviaux. Les embrassades n’étaient pas pour eux. Le samedi suivant, comme toutes les semaines, tard dans la nuit, les parents ont enfilé leurs ponchos de laine et ont quitté leur maison inachevée pour gagner le centre du village, à 5 km de là. Le but : trouver un téléphone pour envoyer des messages via l’émission de radio les Voix de l’enlèvement. En retour, ils ont reçu de rares vidéos de leur fils. «Il nous dit qu’il va bien, mais on voit qu’il est usé.».
30 juillet 2008
Guillermo Javier Solórzano, 1 an, 1 mois et 26 jours de captivité MICHEL TAILLE (à Bogotá)
Le commandant de Florida aurait dû se faire moins d’amis. Avant son enlèvement dans cette région montagneuse du sud-ouest de la Colombie, l’officier, spécialisé dans la police de proximité, s’était gagné l’estime de la population. Des plus pauvres d’abord, grâce aux médecins et aux clowns qu’il amenait dans les quartiers déshérités. Mais aussi des notables, comme le commerçant Humberto Loaiza, qui l’a invité, ce soir de juin 2007, dans un restaurant en zone rurale. Tout déplacement hors de la ville est risqué. Les Farc font des descentes depuis la cordillère toute proche, dans une zone qu’elles jugent stratégique : elles exigent depuis des années le retrait des troupes de Florida et de la commune voisine de Pradera pour y négocier l’échange des otages contre leurs prisonniers. Solórzano aurait pu décliner l’invitation, sans l’insistance de sa fille de 7 ans, attirée par la promesse d’une piscine. «Ne te sens pas coupable», lui a-t-il dit depuis, dans une preuve de vie. Les invités étaient en maillot de bain quand des hommes armés ont sauté les clôtures. Ils venaient chercher le commerçant pour en tirer une rançon, et ont profité de l’aubaine pour embarquer le policier. Loaiza a été libéré six mois plus tard. Solórzano, lui, lit et relit la Bible dans un recoin de cordillère.
29 juillet 2008
Edgar Duarte, 9 ans, 9 mois et 15 jours de captivité MICHEL TAILLE (à Bogotá)
Au cœur de la jungle, il dessine. Le capitaine captif recrée sur le papier les traits de sa petite fille, qu’il a vue pour la dernière fois en septembre 1998. Bibiana avait alors un peu plus de 2 ans, des cheveux bouclés courts et un joli sourire que son père ne veut pas oublier. Deux semaines plus tard, le policier était pris par la guérilla des Farc alors qu’il se déplaçait en taxi sur une route du sud du pays.
Il n’a eu de cesse, depuis, de dessiner et d’écrire pour imaginer sa fille, dans une série de lettres et de cahiers que les Farc ont fait parvenir au compte-gouttes à sa famille. A deux reprises, au début de sa captivité, il a pu la voir au journal télévisé, sur la télé de ses ravisseurs. Une autre fois, un vieil hebdomadaire parvenu à son campement lui permet de découvrir une photo de l’enfant qui a grandi. Depuis, rien. A la radio, dans les émissions consacrées aux proches des otages, Bibiana lui raconte sa vie : ses cours de guitare ou de natation, ses dents de lait qui tombent… Il est devenu pour elle un père de papier, qui apparaît de loin en loin sur des vidéos tremblantes. Sur une de ces preuves de vie, reçue l’an dernier, Edgar Duarte brandit fièrement un croquis de son enfant telle qu’il l’imagine : on y voit un bambin de 3 ou 4 ans. Elle avait alors 11 ans.
28 juillet 2008

Elkin Hernández Rivas, neuf ans, neuf mois et quatorze jours de captivité MICHEL TAILLE (à Bogotá)
Bien malgré lui, ce lieutenant enlevé à un barrage en 1998, «au même endroit qu’Ingrid Betancourt», a jeté sa famille dans le militantisme. Le policier discipliné, qui reprochait à sa sœur institutrice de participer aux manifestations de «gauchistes», a provoqué depuis son enlèvement la mobilisation de tous ses proches. Ils sont parmi les plus assidus, tous les mardis matins, à crier devant le Parlement colombien, pour exiger un «accord humanitaire» avec la guérilla. Depuis des années, son père lâche chaque semaine son magasin de chaussures pour manifester. Sa sœur Margarita est devenue vice-présidente d’Asfamipaz, l’association des parents de combattants otages des Farc. «Je sens qu’il m’a confié une mission, explique-t-elle. Quand il sera libéré, je continuerai à lutter, cette fois pour les disparus.»Sa mère, malade, a délaissé le rassemblement hebdomadaire.
Mais c’est elle qui, tous les matins, envoie via une radio un message de réconfort au fils absent.

Diego Fernando
Carvajal Mahecha

4 août 2006

Jesús Antonio
Rodríguez Florez
11 novembre 1998

Norman
Alzate Cano
8 février 2005

Mahmud
Salem
1er janvier 2000

Julián Ernesto
Guevara
1er novembre 1998

Communiqué Français Espagnol
mercredi 13 août 2008 LE PROFESSEUR MONCAYO COMMENCE UN NOUVEAU PERIPLE ( Suite )



Le professeurMoncayo eaccompagné par la Guarde Nacionale Indígène et se sa fille Yury Tatiana.
La Page de Gustavo
Français Espagnol

Moncayo entrará a la selva colombiana a buscar a su hijo
Explicó que va en nombre de la paz, sin ningún tipo de armamento. "Esperamos que las personas que lleguen y nos acompañen estén armados de paz, amor y esperanza. Yo no he pedido escoltas porque estoy promoviendo la paz y no la violencia; haría mal estando con personas armadas"

El Colombiano Profesor Moncayo irá a la selva para buscar a su hijo , 28 juil. 2008 Gustavo Moncayo, emprenderá un viaje hacia las selvas de Colombia en compañía de la Guardia Nacional Indígena y su inseparable hija Yury Tatiana. ..

Moncayo va pénétrer dans la jungle colombienne à la recherche de son fils
Il explique qu'il y va au nom de la paix, sans armes. "Nous espérons que des gens viennent se joindre à nous, armés de paix, d'amour et d'espoir. Je n'ai pas demandé une escorte, parce que je suis pour la promotion de la paix plutôt que la violence, ce serait une erreur d'être escorté de personnes armées."

En compagnie de gardes indigènes et de son inséparable fille, Tatiana Yuri, le professeur Gustavo Moncayo a annoncé le lundi, il se lancera dans un voyage dans la jungle colombienne pour trouver son fils, Pablo Emilio Moncayo, officier de l'armée détenus par les FARC depuis plus de 10 ans( traduction semi-automatique )

14 juillet 2008 Washington, District of Columbia, Etats-Unis


Je vous envoie ci-dessous la traduction du dernier message de Yuri Tatiana Moncayo sous le coup de l'émotion. Son frère Pablo Emilio est otage des FARC depuis 10 ans et 7 mois et 21 jours.

Jointe aujourd'hui au téléphone dans sa ville de Sandona, je lui ai assuré que nous allions continuer pour elle et pour tous les autres.

Gustavo son père quant à lui se dirige vers Bogota où il espère rencontrer les otages libérés.

Carmen Sanchez jeudi 3 juillet 2008

Les 26 otages "échangeables" de la jungle colombienne.

FICIB - Fédération International des Comités Ingrid Betancourt

"Peut-être que le sauvetage des otages serait le rideau de fumée idéal pour cacher la corruption ?

Quel dégoût, voyez comme ils se moquent de notre douleur, des otages et de leurs familles :
Quelle sera la suite ? Continuer de les sauver ? Auront-ils encore une fois de la chance ? Jouer à la roulette russe avec la vie des militaires qui sont manquants ? Les sauvetages ne règlent pas le problème du conflit colombien, la violence engendre la violence…
Nous avons besoin d’un accord humanitaire… sinon les FARC renouvelleront leur quantité de prisonniers de guerre ou d’otages ou comme il vous plaira de les appelés ! Ne soyons pas égoïstes, pensons à notre peuple qui se vide de son sang jour après jour, le paysan, l’ouvrier, l’étudiant et nous tous qui constituons ce peuple ! Je dis seulement, personne n’est à l’abri de vivre de telles tragédies, la privation de liberté ne fait pas de distinction entre les êtres humains, la race, ni la classe sociale, et cela nous le savons tous malheureusement !

…s’il n’y a pas de justice, jamais il n’y aura de paix… tant qu’existeront les inégalités et que le paysan sera maltraité, il y aura des personnes qui se mobiliseront et ce ne sera pas par la voix pacifique !...

Je demande seulement avec le cœur indécis, avec une joie, mais à la fois avec une tristesse qui m’envahit, et je crie de toutes mes forces, une sortie politique négociée à ce conflit… ACCORD HUMANITAIRE MAINTENANT !...

Yuri Tatiana Moncayo Cabrera"


P.E. Moncayo


J.L. Martinez

Soutenir Pablo Emilio et José Libio

Bonjour,
José Libio Martinez et Pablo Emilio Moncayo sont détenus par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC).
Le 21 décembre 2007, ils auront subi 10 années de détention, ce qui constituera un sinistre record mondial.

Nous vous demandons de néanmoins de commencer à poster vos messages de soutien et d'encouragement à ces deux otages qui se morfondent dans la jungle colombienne à l'adresse suivante (la procèdure est assez simple) :
http://pablo-emilio.blogspot.com/
Vous pouvez aussi rédiger vos messages en Espagnol.
Ces messages seront communiqués à leurs familles.
Merci,
Lettre à des inconnus Dominique, responsable du comité 37 et vice-président de la FICIB

Contactez
le
Comité Ingrid Betancourt 41
Courriel


Jacques de Rostolan

Tél.:
0
6 85 99 15 00